Accéder au contenu principal

17,7 % des exploitants agricoles vivent sous le seuil de pauvreté

L’Insee révèle dans une étude l’amplitude des écarts de revenu entre les exploitants agricoles et les grandes difficultés de certains.

L’Insee a publié, le 21 mai 2025, une étude sur le revenu des indépendants avec une attention particulière sur la situation du monde agricole. On y apprend que si le revenu moyen des exploitants agricoles de 2020 est proche de celui du reste de la population, plus d’un exploitant sur six vit sous le seuil de pauvreté. À titre de comparaison, 14,4 % de la population totale est sous ce seuil, contre 17,7 % pour les agriculteurs. Un chiffre qui grimpe à 21,9 % si le conjoint travaille également sur l’exploitation.

Mais au-delà de ce fait marquant, les résultats mettent en lumière les grandes tendances selon le profil des exploitants et surtout les grands écarts qui les accompagnent. La formation par exemple. « Le niveau de vie s’élève avec le niveau d’études : de 23 800 euros pour les exploitants peu ou pas diplômés, à 37 800 euros pour ceux ayant suivi des études supérieures longues », observent les chercheurs.

Autre facteur déterminant selon l’Insee, l’âge des agriculteurs. « De 25 100 euros en moyenne en 2020 parmi ceux âgés de 40 ans ou moins, à 30 400 euros parmi ceux de 61 à 65 ans », souligne l’étude. « Les jeunes exploitants sont plus souvent au début de leur cycle d’investissements, qui sont élevés en production agricole, ce qui amoindrit leurs ressources immédiates », explique les chercheurs.

Enfin, la production choisie reste aussi déterminante quand il s’agit d’expliquer les différences. Un exploitant spécialisé en élevage aura touché un revenu de 23 300 euros, quand son homologue spécialisé en cultures est à 31 300 euros. Les exploitants sous le seuil de pauvreté sont plus présents chez les producteurs de légumes, fleurs et plantes (26,6 % d’entre eux) ou chez les producteurs d’ovins, caprins, équidés ou autres animaux (25,6 %). Ces chiffres tombent à 13,5 % en grandes cultures et 14 % chez les éleveurs de granivores (volailles…).

Des niveaux de revenus hétérogènes

Les pluriactifs « ont un niveau de vie en moyenne plus élevé » relève par ailleurs l’Insee. Ces derniers ont un revenu à 30 700 euros contre 25 700 euros pour les « monoactifs ».

L’Insee souligne une autre particularité du monde agricole par rapport au reste de la population. Les 10 % des exploitants agricoles « les plus aisés » ont un revenu moyen 4,5 fois plus élevé que les 10 % « les plus modestes » quand ce chiffre est à 3,5 pour l’ensemble de la population.

Site LaFranceAgricole - Actualités 23/05/2025

Ces contenus peuvent vous intéresser

L'initiative nationale pour l'agriculture française est poursuivie

Une seconde phase du soutien à l'investissement agricole prolongera le dispositif jusqu'en décembre 2028 à hauteur de 2 milliards d'euros.
En savoir plus

Marchés fonciers ruraux 2024 : un repli confirmé et des tensions maintenues

La FNSafer souligne les recompositions des usages et acteurs dans un contexte de repli généralisé.
En savoir plus

Constitution du patrimoine en agriculture : 5 conseils clés

En agriculture, le patrimoine est bien plus qu'un capital : c'est un bouclier et un moteur pour votre exploitation. Que vous envisagiez votre installation, votre...
En savoir plus

L’écorégime bio sera revalorisé pour les prochaines campagnes Pac

Lors de sa rencontre avec la Fédération nationale de l’agriculture biologique, Annie Genevard, a annoncé revaloriser l’écorégime bio sans toutefois s’avancer sur...
En savoir plus