Sommet de l’élevage : ce qu’il faut retenir des annonces de Michel Barnier
Publié le 17.10.2024
Lors de sa visite au Sommet de l'élevage, Michel Barnier a admis qu'il n'avait pas eu l'ambition d'évoquer « tous les sujets de l'agriculture française ». © Jérôme Chabanne/Reportage
Pour conclure sa visite au Sommet de l’élevage du 3 octobre 2024, Michel Barnier a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a lâché quelques nouvelles annonces après celles dévoilées, la veille, par la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. S’il n’avait pas « l’ambition d’évoquer tous les sujets de l’agriculture française » aujourd’hui, il a promis que « d’autres solutions seront présentées à l’occasion d’autres déplacements » de la ministre de l’Agriculture.
1. Une enveloppe de 75 millions d’euros face à la FCO 3
Alors qu’Annie Genevard avait annoncé un fonds d’urgence pour indemniser les éleveurs touchés par des pertes directes causées par le sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO), son montant était laissé à l’arbitrage du Premier ministre. Il sera de 75 millions d’euros. Un soutien qui s’ajoute à la gratuité des vaccins pour les ovins contre la FCO 3.
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Sur le front de la maladie hémorragique épizootique (MHE) et du sérotype 8 de la FCO, la ministre de l’Agriculture avait annoncé le 2 octobre 2024 « le prolongement des programmes du Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) […] jusqu’à la fin de l’année, avec une prise en charge à hauteur de 65 % par l’État ».
Michel Barnier a promis un rendez-vous avec les organisations professionnelles dans les prochaines semaines pour vérifier si ces mesures s’avèrent suffisantes.
Au niveau européen, un débat devrait s’ouvrir pour améliorer la prévention des épizooties. « Il y a des leçons à tirer s’agissant de la recherche sur les nouvelles maladies qui apparaîtront de plus en plus souvent avec le changement climatique et la mondialisation. » Des enseignements sont également à développer concernant le stockage de vaccins au niveau européen, selon Michel Barnier, qui a fait un parallèle avec l’épidémie de Covid.
2. La date limite d’épandage reportée au 15 novembre
Le gouvernement donnera l’instruction aux préfets pour assouplir la date limite du 1er octobre « pour l’ensemble des travaux d’épandage » , qui s’applique en zone vulnérable (directive nitrate), et qui ne pouvait pas être respecté en raison « de champs gorgés d’eau ». Elle passerait au 15 novembre.
3. Des prêts garantis à l’étude
Le Premier ministre a annoncé qu’un « programme spécifique de prêts garantis pour les exploitations qui sont touchées par de graves difficultés actuellement et qui ont besoin d’oxygène ». S’il n’est pas possible de savoir aujourd’hui qui sera exactement concerné et dans quelle proportion, un dialogue doit s’ouvrir avec les banques sur ce sujet.
4. La loi d’orientation de retour en janvier
N’oubliant pas les « mouvements de protestations, de colère et de souffrance exprimée par le monde agricole au début de l’année », Michel Barnier a assuré que le Gouvernement allait reprendre les engagements pris par le précédent gouvernement.
La loi d’orientation dont la navette législative a été stoppée par la dissolution de l’Assemblée nationale doit reprendre en janvier au Sénat après le vote du budget. Un texte « qui sera sans doute amendé ou amélioré grâce au travail des parlementaires », a-t-il ajouté.
5. Les préfets chargés de simplifier
Évoquant l'« extrême gravité budgétaire » de la France, le Premier ministre a indiqué qu’il était possible « d’économiser beaucoup d’argent et de remonter le moral des exploitants agricoles » grâce à la simplification administrative. Il a enchaîné en évoquant la question du contrôle unique sur les exploitations agricoles et la simplification de « toutes les contraintes qui pèsent sur les jeunes agriculteurs » au moment de leur installation.
Un assouplissement de règles qui pourra trouver une déclinaison locale. Il a annoncé une expérimentation avec les préfets pour qu’ils aient davantage de liberté « en accord avec les acteurs locaux ». « La France se portera beaucoup mieux si on gère les sujets près des gens », a-t-il ajouté.
6. « Moment clé pour augmenter la capacité de prélèvement » du loup
Alors que le Premier ministre a été interrogé sur l’appel aux agriculteurs de tuer des loups en Haute-Saône publiée dans la presse la veille, Michel Barnier s’est contenté de rappeler qu’un comité national du loup se réunira autour du 15 décembre. « Il va confirmer l’évaluation du nombre de loups dans le pays et des dégâts. Je pense que c’est un moment clé pour augmenter la capacité de prélèvement », a-t-il répondu tout en affichant son optimisme sur l’évolution de ce sujet au niveau européen. Le 25 septembre 2024, les États membres de l’Union européenne ont voté majoritairement pour le passage à une protection simple du prédateur.
Site LaFranceAgricole - Actualités 04/10/2024
PR