


Le photovoltaïque porte la production d'électricité renouvelable en France
Publié le 13.02.2025
2024 est une année record en termes de progression des énergies renouvelables électrique sur le territoire français. Sur l’année, la France a raccordé 6 gigawatts (GW) de capacités supplémentaires en énergies renouvelables, un résultat en nette progression par rapport à 2023 (4,5 GW). Le parc total de production d’électricité renouvelable dépasse, quant à lui, les 78 GW. En parallèle, la production d’électricité renouvelable a également réalisé sa meilleure performance avec 148 TWh, contre 139 TWh en 2023.
L’hydroélectricité demeure la première source d’électricité renouvelable en France, représentant 36 % du parc total. L’éolien terrestre et en mer suit de près avec 33 %, tandis que le photovoltaïque atteint 27 %. Les autres filières que sont la biomasse et la géothermie contribuent également au mix énergétique, mais dans des proportions plus modestes (autour de 5 à 6 %, dont 1 % pour le biogaz).
Le photovoltaïque, moteur de la production d’électricité verte
Le photovoltaïque constitue le moteur de la croissance des énergies renouvelables en 2024. Grâce au déploiement de grandes centrales au sol et à la percée de l’autoconsommation, le solaire a quadruplé son rythme d’installation annuel par rapport à la décennie précédente. En 2024, près de 4,5 GW de capacités photovoltaïques ont été raccordés. Avec près de 22,7 TWh produits en 2023, la filière a couvert 4,5 % de la consommation du pays.
La filière a quasiment respecté l’objectif de la précédente programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui visait 20,1 GW à fin 2023 (20 GW effectifs). Cette performance place la France dans la bonne trajectoire pour atteindre les prochaines échéances fixées à fin 2030 par la nouvelle PPE. Alors que la précédente PPE attendait la filière solaire entre 35,1 et 44 GW fin 2028, les ambitions ont été nettement rehaussées puisque désormais le parc solaire français est attendu entre 54 et 60 GW à fin 2030.
La méthanisation en retrait
Avec 309 mégawatts (MW) d’électricité provenant des installations de méthanisation, la filière avait atteint son objectif 2023 de la précédente PPE qui était de 270 MW. En 2024, la méthanisation a vu sa croissance ralentir, avec seulement 5 MW supplémentaires raccordés au cours des neuf premiers mois de 2024 (contre 12 sur la même période en 2023). Ce net ralentissement s’explique par la baisse des tarifs d’achat de l’électricité et l’inflation des coûts de production qui freinent l’émergence de nouveaux projets.
De plus, la valorisation en biométhane prend de plus en plus le pas sur les autres. La consommation primaire de biogaz via l’épuration en biométhane représente aujourd’hui 39 % du total. Une modification profonde de la valorisation du biogaz s’est opérée sur le territoire en une décennie, puisque ce débouché ne représentait que 0,1 % de l’énergie produite en 2012. La part de la production d’électricité à partir de biogaz, dominante en 2011 avec plus des deux tiers de la consommation primaire de biogaz, a ainsi chuté à 8 % en 2023.
La France reste loin de ses objectifs
Si les chiffres affichés pour l’année 2024 sont positifs et que la France a franchi un seuil en termes de développement des énergies renouvelables électriques, le pays reste encore loin de ses objectifs fixés. Face à un contexte économique et politique incertain, le développement des énergies renouvelables électriques va devoir résister.
D’autant plus que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie affiche une feuille de route ambitieuse, qui repose sur un développement très soutenu photovoltaïque, et dans une moindre mesure de l’éolien. L’enjeu est désormais de renforcer les dynamiques des différents secteurs pour atteindre une part de 35 % d’énergies renouvelables dans le mix électrique national à fin 2030, contre 29,9 % en 2023.
Site LaFranceAgricole - Actualités 24/01/2025