
Cinq conseils pour limiter les risques d’incendie à la récolte


Publié le 10.07.2025
Températures élevées, déficit d’eau dans certaines régions : tous les ingrédients sont là pour que la moisson 2025 et la campagne de pressage de la paille provoquent de nombreux départs de feux. Les services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), les chambres d’agriculture et Groupama multiplient les informations à destination des agriculteurs et des entrepreneurs afin de limiter les risques et les dégâts.
1. L’entretien de la machine
Plusieurs organes de la moissonneuse-batteuse peuvent déclencher des incendies. Si la machine est généralement bien soufflée tous les matins pour supprimer les accumulations de paille, la barre de coupe est souvent négligée. Elle est pourtant en cause dans de nombreux départs de feu, notamment parce qu’elle est mal graissée.
Les constructeurs recommandent également de laisser un peu de jeu afin d’éviter une montée en température trop importante au niveau de la coupe. Dans les secteurs très caillouteux, un réglage plus haut de la coupe dès que la température dépasse 30 °C permet de limiter les frictions et la formation d’étincelles.
Dans ces conditions, il faut penser à remonter les palpeurs si la machine en est équipée. Enfin, comme les chefs d’atelier le répètent régulièrement, le nettoyeur haute pression est à proscrire. Non seulement il favorise l’apparition de rouille, mais il peut provoquer des courts-circuits.
2. Au moins deux extincteurs différents
La présence d’un extincteur en cabine, que ce soit dans la moissonneuse-batteuse ou dans le tracteur est indispensable pendant les chantiers de battage et de pressage. Le SDIS 89 préconise même de disposer de deux extincteurs différents : l’un à eau pour les départs de feu sous la coupe de la moissonneuse ou au niveau du pick-up de la presse, et un second à poudre pour le moteur ou l’intérieur de la presse.
La nouvelle réglementation européenne Mother Regulation impose une fermeture des capots par clé ou dispositif de verrouillage, ce qui complique l’accès des pompiers au moteur ou à certains organes pour les arroser. Il est indispensable d’avoir le dispositif d’ouverture à la main lorsqu’on quitte la cabine lors d’un départ de feu.
3. Un déchaumeur à proximité
Même si cela complique la logistique de la moisson puisqu’il faut prévoir de convoyer le chauffeur, les pompiers insistent sur l’importance de disposer d’un déchaumeur attelé à un tracteur sur le bord de la parcelle. En cas de départ de feu, le déchaumeur sera utilisé pour enfouir les chaumes rapidement et créer une zone coupe-feu.
4. Une cuve à eau adaptée à la lutte contre le feu
Plusieurs constructeurs proposent des cuves frontales de pulvérisateurs adaptées à la lutte contre les incendies dans les parcelles. D’une capacité de 500 à 1 000 litres, ces cuves disposent d’une pompe et d’un tuyau d’une vingtaine de mètres avec une lance à jets réglables. Elles se montent sur le chargeur frontal du tracteur qui est attelé à la presse ou au déchaumeur.
5. Géolocaliser la parcelle
Les SDIS estiment que l’un des difficultés principales lors d’une intervention sur un feu de récolte est de localiser la parcelle et ses entrées. Plusieurs applications de surveillance des incendies permettent de prévenir les pompiers et de géolocaliser le départ de feu. C’est le cas de l’appli «feux de forêt», disponible sur iOS et Androïd. Cela ne dispense pas d’appeler rapidement le 18.
Site LaFranceAgricole - Actualités 23/06/2025